Infos et conseils : Interruption médicale de grossesse (IMG) 

Interruption médicale de grossesse

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Avorter pour raisons médicales ?

  • Une interruption médicale de grossesse (IMG) peut être envisagée lorsqu’une anomalie grave et incurable est détectée chez l’enfant.

  • Cela est aussi autorisé lorsque la grossesse présente un danger grave pour la santé physique ou psychologique de la femme enceinte.

  • Une interruption médicale de grossesse (IMG) peut être réalisée plus tard qu’une interruption volontaire de grossesse (IVG). En France, cela peut donc être après la 14e semaine de grossesse (16e semaine d’aménorrhée) et sans restriction de délai.

Dans cet article, tu trouveras des informations sur la règlementation ainsi que sur la procédure et le déroulement d’une IMG.

🩺 Si tu es confrontée à la question de l’IMG pour cause de handicap de l’enfant, tu peux faire le test ici.

Quelles sont les conditions pour recourir à une IMG ?

Qu’est-ce qu’une interruption médicale de grossesse (IMG) ?

En France, le délai légal pour recourir à une interruption volontaire de grossesse (IVG) est fixé à 14 semaines de grossesse (16 semaines d’aménorrhée). Cependant un avortement peut encore être pratiqué après ce délai en cas de complications médicales particulièrement graves. On parle alors d’interruption médicale de grossesse, interruption médicalisée de grossesse ou avortement thérapeutique.

Une IMG peut être envisagée lorsque la grossesse présente un danger grave pour la santé physique ou psychique de la femme enceinte, ou lorsqu’une anomalie grave et incurable est détectée chez l’enfant.

Les différentes raisons possibles d’une interruption médicale de grossesse

1. Enceinte et l’enfant est (peut-être) handicapé ?

Bien sûr, chacun souhaite que son enfant soit en bonne santé. Lorsqu’une anomalie est détectée au cours de la grossesse, les parents peuvent avoir l’impression que le monde s’effondre. Tant de rêves et de projets s’écroulent et la situation peut être très éprouvante.

Tu lis peut-être justement cet article parce que tu te trouves dans cette situation difficile après l'annonce d’une éventuelle anomalie chez l’enfant.

ℹ️ Les résultats du diagnostic prénatal ne sont souvent pas encore complètement fiables et ils peuvent se révéler erronés. Il est donc recommandé de prendre le temps de demander un deuxième voire un troisième avis médical, ou de passer des examens complémentaires auprès de médecins spécialisés.

Ce n'est que plus tard au cours de la grossesse que l'on peut savoir si le soupçon était vraiment fondé. Il arrive régulièrement qu’un enfant naisse en bonne santé alors que l’examen préalable avait indiqué une pathologie grave.

Après la détection d’une anomalie chez l’enfant lors du dépistage prénatal, de nombreuses questions peuvent surgir. Nous en avons rassemblé ici quelques-unes. Tu partages peut-être des interrogations similaires...

    • Puis-je être certaine que mon enfant sera porteur d’un handicap ?

    • Quel sera le degré de gravité du handicap ? Est-ce que j’arriverai à m’occuper de mon enfant ?

    • Comment mon entourage va-t-il réagir ? À qui me confier ?

    • Qu’est-ce qui m’attend si je décide de garder cet enfant ? De quelles aides puis-je bénéficier ?

    • Un enfant « particulier » n’a-t-il pas le droit ni l’envie de vivre ? Est-ce que j’ai le droit de décider de ça ?

    • Est-ce que le placement en famille d'accueil ou l'adoption pourraient être une alternative pour moi ?

    • Comment d’autres parents ont-ils réussi à gérer cette situation ? Comment ont-ils vécu cette période ? Est-ce que cela pourrait m’aider de discuter avec eux ?

Tu as le droit de te poser toutes ces questions et d’éprouver des sentiments parfois contradictoires. Peut-être que tu ne sais pas exactement ce que signifie le résultat du diagnostic prénatal, et tu souhaites d’abord t’informer à ce sujet :

Test IMG : Avorter pour cause de handicap de l’enfant ou pas ?

Ce sujet te concerne ? Si tu veux, tu peux répondre aux trois questions concernant ta situation. Tu recevras un bilan personnalisé en quelques secondes.

Certaines femmes ressentent le besoin de discuter avec d’autres parents concernés pour avoir une idée de ce à quoi peut ressembler le quotidien avec un enfant malade ou handicapé. Il n’est pas rare que de nouvelles perspectives puissent alors s’ouvrir. Cela peut aussi aider de s’informer sur les aides pratiques et financières qui existent.
On peut ainsi s’imaginer plus concrètement comment pourrait être la vie avec cet enfant. Et peut-être que certaines inquiétudes un peu « démesurées » peuvent être remises dans une perspective réaliste, où l’on peut aussi voir les côtés réjouissants.

2. Lorsque le bébé n’est pas viable

Si certains résultats du diagnostic prénatal indiquent que l'enfant ne sera pas viable après la naissance ou qu'il ne vivra que pendant une courte période, il existe d’autres options que l’interruption de grossesse.
Certaines femmes choisissent en effet délibérément de mener la grossesse à terme et de donner naissance au bébé, afin d'avoir au moins un court moment avec lui. Elles racontent de manière très émouvante combien il a été profondément touchant de pouvoir rencontrer et dire au revoir à leur enfant. Un moment à la fois triste et plein d'amour.
Choisir cette voie peut permettre à la maman et à la famille de trouver du réconfort et de la paix en rencontrant le bébé, même si ce n'est que pour quelques heures ou quelques jours.

Si tu souhaites t’informer sur cette possibilité, cette association de soutien aux parents pourrait peut-être t’aider :

3. Danger pour la santé physique de la mère

De graves complications physiques peuvent parfois rendre difficile la poursuite de la grossesse. Peut-être que ton gynécologue t’a demandé de considérer une interruption médicale de grossesse, et tu te demandes maintenant comment avancer ?

Ou bien, on t’a peut-être dit que tu avais une grossesse à haut risque. Certains diagnostics comme une maladie cardiaque, une maladie rénale, un lupus, un diabète ou un cancer peuvent rendre une grossesse risquée. Mais ces maladies ne nécessitent pas en soi une interruption médicale de grossesse. Il est possible d’obtenir de l’aide et un suivi médical renforcé pour poursuivre la grossesse.

Dans tous les cas, la décision de mettre fin à la grossesse ou non te revient entièrement, le médecin ne peut pas pratiquer une IMG sans ton consentement explicite.

Voici quelques pistes de réflexion qui peuvent t’aider dans cette situation :

  • Parfois, on peut se sentir perdue en sortant d’une consultation médicale et ne plus savoir quoi faire. Il peut être bon de parler à nouveau avec ton médecin pour essayer de comprendre les différentes implications que l'un ou l'autre choix peut avoir pour toi.

  • Comme pour beaucoup d'autres diagnostics, de nombreuses femmes ressentent aussi le besoin d'obtenir un deuxième avis médical ou de se renseigner auprès d’un spécialiste. Si tu as cette possibilité, nous te conseillons de le faire car cela permet d’obtenir des informations plus complètes sur ta santé et peut t’aider à prendre une décision plus librement.

  • N’oublie pas que tu n’as pas besoin de prendre une décision en vitesse : tu as le temps de réfléchir et d’évaluer la situation et tous ses aspects.

  • Tu peux aussi discuter avec une personne de confiance, qui partage tes valeurs et sait être à l’écoute. En parler peut t’aider à faire le point sur ce que tu penses et ressens, et à trouver progressivement un chemin qui te convienne.

🌅 Une note d’espoir : les progrès de la médecine permettent de plus en plus de mener à bien une grossesse, même en cas de maladie. Il est par exemple désormais possible de suivre certains traitements contre le cancer pendant une grossesse.

En plus d’un suivi médical renforcé, il est aussi possible d’obtenir du soutien et d’échanger avec d’autres femmes grâce aux associations de patientes, comme :

4. Danger pour la santé mentale de la mère

Peut-être avais-tu reçu un diagnostic de pathologie psychologique avant la grossesse et les symptômes te semblent plus forts en ce moment. Ou bien tu viens juste de découvrir que tu es atteinte d’une maladie psychique. Dans ce contexte, on peut se demander avec inquiétude comment on pourrait vivre avec un enfant. Tu as peut-être l'impression qu'une interruption de grossesse pourrait permettre de soulager l'anxiété ? Mais en même temps, tu te demandes peut-être aussi quel impact psychologique pourrait avoir une interruption de grossesse ?

En fonction de son état de santé psychologique, la grossesse et la maternité peuvent amener différents défis pour la mère – mais il peut être utile de se rappeler qu'il existe de nombreuses possibilités d'aide. Même pendant la grossesse, il est parfois possible de prendre certains traitements. Il est également possible d'avoir recours à un accompagnement psychothérapeutique et de réfléchir aux différentes modalités pour obtenir du soutien pratique.

Que pourrais-tu changer à ta situation pour que ta grossesse se déroule bien pour toi ? Quelles possibilités de traitement et de soutien pourraient te faire du bien maintenant ? Quelles sont les personnes qui pourraient être à tes côtés ?

Ces articles peuvent peut-être t’aider un peu, selon ta situation :

Quelles que soient les circonstances et les difficultés que tu traverses, n’oublie pas que tu as de la valeur et que tu mérites de trouver le soutien dont tu as besoin.
Nous t’encourageons à prendre soin de toi et à bien t’entourer pour pouvoir avancer pas à pas sur le chemin qui te correspond !

5. Mise en danger de la mère en raison de difficultés sociales

Il n’existe pas de critères précis pour définir les raisons psychosociales d’une IMG : les situations sont examinées au cas par cas par les médecins. Cela peut par exemple être une situation de violence familiale ou conjugale, une extrême précarité ou des difficultés sociales associées à des troubles psychologiques.

Tu réfléchis peut-être à interrompre la grossesse car tu traverses une situation difficile sur le plan psychologique, ou bien certaines circonstances te pèsent. Il est tout à fait compréhensible que tu te sentes peut-être submergée par tes préoccupations ou que tu ne saches pas quoi faire par rapport à la grossesse.

En réfléchissant à la manière de gérer cette situation, tu fais preuve d’un sens des responsabilités et de courage, qui sont de précieuses qualités. Même si les circonstances extérieures sont difficiles, il est souvent possible de les modifier ou de les adapter. Comment une vie avec un enfant pourrait-elle être possible malgré les difficultés sociales ? Quel soutien pourrait t’être utile ? Qui pourrait t’aider à trouver une solution à ta situation sociale difficile ? Qu’est-ce qui pourrait te faire du bien et te permettre de te ressourcer ?

Il peut aussi être utile de recourir à une aide professionnelle, comme un psychologue ou une assistante sociale par exemple.

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Comment se passe une IMG ?

Procédure et examen de la demande d’IMG

  • En cas de diagnostic d’une pathologie particulièrement grave et incurable chez l’enfant ou de mise en danger de la vie de la mère, il est possible de demander une interruption de grossesse pour motif médical (IMG).
  • Cette demande est alors examinée par une équipe de médecins spécialistes.
  • Des examens complémentaires peuvent être nécessaires.
  • Si la demande est validée par au moins deux médecins, il revient ensuite à la femme (ou au couple) de prendre la décision de recourir ou non à l’IMG, après avoir été pleinement informée sur tous les aspects de la pathologie et de l’intervention.
  • Seul un médecin est autorisé à réaliser cette intervention.
  • Si la femme enceinte a décidé de recourir à une IMG, une consultation préalable a lieu afin de discuter de l’intervention, de la méthode et des risques qu’elle comporte.

Méthode et déroulement

Selon l’avancée de la grossesse, différentes méthodes sont utilisées.

Stade de la grossesse

Méthode

IMG avant la 22e semaine d’aménorrhée Prise de comprimés pour déclencher l'accouchement : le fœtus décède généralement à cause des contractions. Expulsion du fœtus sans vie ou curetage par aspiration si besoin
IMG après la 22e semaine d’aménorrhée Injection dans le cordon ombilical d’un produit anesthésiant puis d’une substance qui provoque l’arrêt du cœur du fœtus. L’accouchement est ensuite déclenché.


Il est possible que tu te sentes sous pression pour prendre une décision rapidement ou qu’une IMG te semble être la seule option. Tu as certainement encore du temps pour réfléchir à ta décision. N’oublie pas que tu es libre de choisir ce que tu souhaites faire, et d’avancer étape par étape. Pour y voir plus clair, tu peux prendre des moments de calme entre les rendez-vous médicaux et te demander :
Qu’est-ce que je veux vraiment ?
Qui peut m’aider et me soutenir ? Qu’est-ce que je souhaite pour mon avenir ?

Si tu souhaites en savoir plus sur les alternatives possibles, tu peux en lire plus ici :

Si tu le souhaites, nous serions heureuses de t’apporter notre soutien. Inspirées par toutes les femmes que nous avons accompagnées, nous avons conçu différentes ressources de conseil pour aider chacune à poser des choix en toute liberté.

FAQ

  • Il est possible d’avorter jusqu’à la date prévue de l’accouchement si l’enfant est atteint d’une anomalie particulièrement grave et incurable. Il s’agit dans ce cas d’une interruption médicale de grossesse (IMG). C’est une intervention qui n’est pas anodine et qui peut être très éprouvante pour la femme. Dans la plupart des cas, on dispose d'un délai plus long pour prendre une décision et chercher du soutien. Le test suivant peut donner des pistes de réflexion pour la prise de décision : Avorter pour cause de handicap de l’enfant ou pas ?

  • Même si la trisomie 21 est suspectée au cours de la grossesse, elle n'est pas toujours confirmée.
    Il peut être utile de discuter d’abord avec des parents et des familles concernés pour se faire une idée du quotidien avec un enfant atteint de trisomie 21. Il existe un large réseau de soutien et de nombreuses aides adaptées aux besoins de l’enfant et des parents.

  • Échanger avec des parents concernés et se renseigner auprès d’organismes spécialisés peut aider à se préparer au mieux à l’arrivée d’un enfant ayant des besoins particuliers. Il existe différents types d’aides privées, de l’État ou d’associations pour chaque situation. Pour certains couples, l’adoption ou le placement en famille d’accueil peuvent aussi être une alternative.
    Si l’on pense que l’enfant n’aura qu’une très faible espérance de vie, une naissance en soins palliatifs peut être envisagée. L’enfant et les parents seront alors accompagnés sur le plan médical et psychologique, afin de leur permettre de vivre au mieux cette rencontre courte mais pleine d’amour.

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